4 - Autocontrôles Environnement et Denrées
- 4.1 Autocontrôles sur l’environnement
- 4.2 Autocontrôles portant sur les denrées adaptés aux objectifs de l'exploitant
- 4.2.1 Vérification de la qualité des matières premières et des produits intermédiaires le cas échéant
- 4.2.2 Plan d’autocontrôles de référence portant sur les produits finis
- 4.2.3 Plan d’autocontrôles de routine dans le cadre de la vérification de l'efficacité des procédures du plan de maîtrise sanitaire (PMS)
- 4.2.4 Plan d’autocontrôles renforcé sur les produits finis
- 4.2.5 Anticipation des changements de niveaux d'exigence
- 4.2.6 Critères microbiologiques concernant le danger Listeria monocytogenes
- 4.3 Validation et vérification des durées de vie microbiologique
- 4.4 Interprétation conjointe des résultats d'autocontrôles portant sur l’environnement et les denrées
4 - Autocontrôles microbiologiques portant sur l’environnement et les denrées au regard du danger Listeria monocytogenes
Les éléments présentés dans les paragraphes qui suivent précisent les attendus en termes de plans d’autocontrôles microbiologiques portant sur l’environnement et les denrées et l’interaction entre ces deux plans. La définition de ces plans doit reposer sur une analyse de risques et peut s’appuyer sur les recommandations des experts des organismes professionnels, des instituts techniques agro-industriels (ITAI) ou des laboratoires.
Dans les petits établissements, il est rappelé qu’il convient de prendre en compte les mesures de flexibilité prévues par les règlements et décrites dans l’IT n°2018-924 du 07/01/1923 et ses annexes sectorielles disponibles sur le site internet du ministère en charge de l’agriculture. Les exploitants du secteur alimentaire pourront également se fonder sur les GBPH sectoriels et avoir recours à l’expertise des organismes professionnels le cas échéant.
4.1 Autocontrôles sur l’environnement⚓
4.1 Autocontrôles portant sur l’environnement de production
4.1.1 Contexte et dispositions réglementaires⚓
Listeria monocytogenes est un micro-organisme ubiquiste capable de se développer dans des ambiances froides et humides. Elle peut s’implanter dans l'environnement des établissements de transformation, contaminer les denrées alimentaires qui y sont manipulées et s'y développer malgré leur conservation en froid positif.
La persistance de Listeria monocytogenes dans l’environnement est considérée comme une source importante de contamination des aliments PAM24. L’EFSA souligne que « L. monocytogenes peut être détectée dans la plupart des environnements agro-alimentaires au fil du temps, à des degrés variables, et l'absence totale de L. monocytogenes ne peut être attendue »24. Cela souligne la nécessité des programmes de contrôle de l’environnement et de la mise en place de mesures correctives appropriées pour éviter que Listeria monocytogenes ne s’implante durablement dans les ateliers.
Le Reg CE 2073/2005 dispose ainsi que « les exploitants du secteur alimentaire qui fabriquent des denrées alimentaires prêtes à être consommées susceptibles de présenter un risque pour la santé publique lié à Listeria monocytogenes prélèvent des échantillons sur les lieux de transformation et sur le matériel utilisé en vue de détecter la présence de Listeria monocytogenes dans le cadre de leur plan d'échantillonnage»25.
Pour les établissements non soumis à cette obligation réglementaire (cas, par exemple, des établissements mettant sur le marché des denrées assainies dans le conditionnement final étanche ou des denrées traitées thermiquement non PAM), l’analyse des dangers peut conduire l’exploitant à rechercher Listeria monocytogenes ou Listeria spp. dans l’environnement afin de veiller à l’absence d’implantation de ce micro-organisme dans l’établissement : il est en effet essentiel de vérifier l’efficacité du plan de nettoyage-désinfection au regard de ce danger et de prévenir la circulation des Listeria du secteur cru vers le secteur cuit.
Naturellement, ces autocontrôles microbiologiques dans l'environnement de production s'ajoutent à ceux effectués sur les denrées et les résultats de ces deux plans sont à interpréter conjointement.
Conseil :
20 Norme NF EN ISO 20976:2019 : Microbiologie de la chaîne alimentaire – Exigences et lignes directrices pour la réalisation des tests d’épreuve microbiologique – Partie 1 : Tests de croissance pour étudier le potentiel de croissance, le temps de latence et le taux de croissance maximal
21 Anses (en tant que LRUE Listeria monocytogenes) – Document d’orientation technique pour la réalisation d'études de durée de vie de Listeria monocytogenes dans les aliments prêts à être consommés – version 4 – juillet 2021
22 AFSSA – Avis relatif à la classification des aliments au regard du danger Listeria monocytogenes - 9 mars 2005 (Saisine 2003-SA-0362)
23 IT n°2018-924 du 07/01/19 relative aux critères de détermination des établissements éligibles à des mesures de flexibilité et lignes directrices en matière de mise en œuvre de cette flexibilité au niveau du plan de maîtrise sanitaire
24 EFSA 2018.5134 : Listeria monocytogenes contamination of ready-to-eat foods and the risk for human health in the EU
25 Reg CE 2073/2005, article 5, point 2
4.1.1 Conception d'un plan d'autocontrôles adapté à l'analyse de risques⚓
Le plan d'autocontrôles de l'environnement est un volet du PMS. Fondé sur une analyse de risque, il détaille les différents lieux (surfaces et matériels), la fréquence, le nombre et la ou les méthode(s) de prélèvements, ainsi que les méthodes d'analyse et les modalités d’exploitation de ces résultats.
Le plan d'autocontrôles de l’environnement vise d'abord à rechercher la présence de Listeria monocytogenes dans les locaux et sur les équipements de production. Ces analyses de surfaces peuvent également porter sur la recherche de Listeria spp. dont la présence est un bon indicateur de conditions favorables à la présence potentielle de Listeria monocytogenes : en cas de résultat positif en Listeria spp., la recherche de Listeria monocytogenes s’avère nécessaire. Lorsque Listeria monocytogenes est détectée à plusieurs reprises, le plan d'autocontrôles doit vérifier la persistance éventuelle d'une souche particulière qui aurait pu s’implanter dans les locaux malgré les actions de nettoyage-désinfection. L’utilisation du séquençage génomique est dans ce cas recommandé afin de déterminer si les isolats appartiennent ou pas à un seul clone.
Selon la taille de l'établissement, ses volumes de production, la sensibilité des denrées mises sur le marché, le plan d'autocontrôles de l'environnement s'adapte aux niveaux d'hygiène des différentes zones ou sous-zones. Il peut distinguer plusieurs types de surfaces selon leur proximité avec les produits finis nus et une attention croissante est accordée selon la sensibilité des zones et des surfaces contrôlées (exemples d’équipements sensibles : tapis de convoyage de denrées nues, trancheur, plans de travail, planches d’affinage, etc.). Le plan permet aussi de vérifier l'efficacité de la sectorisation d'un atelier, par exemple entre la partie dédiée aux denrées crues et aux denrées cuites.
Un plan d'autocontrôles comporte trois niveaux, correspondant chacun à un contexte différent. Parfois, deux niveaux peuvent être confondus :
un plan d’autocontrôles de référence, que l'exploitant met en œuvre dans une démarche de validation afin de disposer d'un historique de résultats, notamment lors du démarrage d'une nouvelle activité, suite à la réalisation de travaux ou à un arrêt prolongé de l'activité et vers lequel il revient en cas de résultats insatisfaisants afin de valider l’efficacité des mesures correctives prises ;
un plan d’autocontrôles de routine, allégé, mis en œuvre dans une démarche de vérification dans des locaux où les procédures de nettoyage-désinfection ont fait leurs preuves et lorsque l'exploitant dispose d'un historique de résultats d'autocontrôles favorables (portant à la fois sur l’environnement et les denrées) ;
un plan d’autocontrôles renforcé appliqué dans un contexte de récurrence de résultats insatisfaisants dans l’environnement et/ou les denrées (voir § 4.2.) visant à rechercher et identifier la ou les causes des non-conformités observées.
Le plan d'autocontrôles doit fixer des seuils d'acceptabilité des résultats et définir les conditions qui permettent de basculer d'un niveau à l'autre du plan, tant pour le renforcer que pour l'alléger.
Dans le cas des établissements éligibles aux mesures de flexibilité qui fabriquent des denrées PAM susceptibles de présenter un risque pour la santé publique lié à Listeria monocytogenes, des analyses d’environnement peuvent, le cas échéant, contribuer à valider l’efficacité du plan de nettoyage-désinfection. Le recours à des analyses d’environnement selon un échantillonnage représentatif est requis dès lors qu’un risque sanitaire spécifique est identifié (exemple : présence de Listeria monocytogenes dans les produits finis).
Afin de faciliter la mise en œuvre des prélèvements et analyses de l’environnement, l'Anses, en tant que laboratoire de référence de l’Union européenne pour Listeria monocytogenes, a édité des lignes directrices pour les prélèvements sur les lieux de transformation et sur le matériel utilisé dans la production de denrées alimentaires. Ce guide est actuellement en cours de révision : des extraits de la version 3 (datée du 20/08/2012) sont toutefois reproduits en annexe 3.
Plus loin, la partie 5 de cette instruction insiste sur la réactivité nécessaire au regard de résultats insatisfaisants et l'indispensable relation qui doit exister entre les résultats d'autocontrôles portant sur l’environnement et les produits.
4.2 Autocontrôles portant sur les denrées adaptés aux objectifs de l'exploitant⚓
Le plan d’autocontrôles microbiologiques sur les denrées concerne à minima les produits finis mais, en fonction de l’analyse des dangers conduite par l'exploitant, peut également porter sur les matières premières et les produits intermédiaires. Les plans d’échantillonnage sont adaptés en fonction des objectifs visés par les autocontrôles.
4.2.1 Vérification de la qualité des matières premières et des produits intermédiaires le cas échéant⚓
Une vigilance particulière doit être portée à la qualité des matières premières destinées à la fabrication des denrées PAM, notamment lorsque le process n'inclut pas d'étape assainissante. Tel est le cas par exemple d’un process se limitant à une décongélation de la matière première ou à un simple assemblage de différentes denrées. L’exploitant doit ainsi veiller à ce que les matières premières répondent aux critères microbiologiques pertinents au regard de son process.
En tant que de besoin, il lui appartient de formaliser ses exigences auprès de ses fournisseurs dans le cadre de cahiers des charges ou de fiches techniques produits puis de vérifier régulièrement la qualité des matières premières reçues.
Le plan d’autocontrôles peut également porter sur des produits intermédiaires, le cas échéant.
4.2.2 Plan d’autocontrôles de référence portant sur les produits finis⚓
Les exploitants du secteur alimentaire procèdent à des essais fondés sur les critères microbiologiques définis à l'annexe I du Reg CE 2073/2005, lorsqu'ils :
valident ou vérifient le bon fonctionnement de leurs procédures fondées sur les principes HACCP ou sur les bonnes pratiques d'hygiène.26,
évaluent l'acceptabilité d'un lot de denrées alimentaires ou d'un procédé déterminé.27
Ceci implique le prélèvement au minimum de n=5 échantillons par lot contrôlé, voire n=10 pour les denrées PAM destinées aux nourrissons ou à des fins médicales spéciales. Comme évoqué au point 3.3, les critères de sécurité applicables diffèrent selon la capacité de la denrée à permettre ou pas le développement de Listeria monocytogenes : ils sont précisés au point 4.2.6 et dans l’annexe 5.
Il est toutefois important de rappeler que ces critères ne garantissent pas l'innocuité absolue du lot ou du produit contrôlé. Déjà en 2008, l'instruction DGAL/SDSSA/N2008-8009 soulignait que « la seule pratique de contrôles microbiologiques peut conduire à une fausse impression de sécurité du fait des limites statistiques liées aux plans d'échantillonnage, notamment pour les dangers qui présentent un risque inacceptable à des concentrations faibles et/ou à des prévalences (fréquences de contamination) basses ou variables »28. Par exemple, malgré l'application d'un plan d’échantillonnage construit sur la base de n=5 et c=0, un lot dont 1% des unités seraient non conformes serait accepté dans 95 % des cas (cf annexe 4). Cette situation peut se produire en cas de présence d'une souche persistante de Listeria monocytogenes dans l'environnement de travail : la fréquence de contamination des produits serait très variable d'un lot à l'autre et même d'un produit à l'autre au sein du même lot. Aussi, « seule une approche préventive permet de maîtriser l'ensemble des paramètres susceptibles d'intervenir le long de la chaîne alimentaire.»29
Conseil :
26 Règlement (CE) n°2073/2005, article 4, point 1
27 Règlement (CE) n°2073/2005, article 5, point 4
28 Note de service n°2008-8009 (modifiée par la Note de service n°2010-8245) relative aux modalités de mise en œuvre
des analyses microbiologiques de denrées alimentaires et 'exploitation des résultats - Paragraphes 3 et 3.1
29 Note de service DGAL/SDSSA/N2008-8009
4.2.3 Plan d’autocontrôles de routine dans le cadre de la vérification de l'efficacité des procédures du plan de maîtrise sanitaire (PMS)⚓
La fréquence des prélèvements ou les plans d’échantillonnage peuvent être allégés si l’exploitant est en mesure de démontrer, au travers de l’historique de ses résultats d’autocontrôles, que les procédures de son PMS sont efficaces30. Si l'échantillonnage est ainsi réduit, les résultats des autocontrôles ne permettent plus de juger de l’acceptabilité du lot contrôlé. C'est la succession des résultats dans le temps qui dessine progressivement des tendances, sur plusieurs semaines ou plusieurs mois.
Au fur et à mesure des résultats favorables obtenus selon un plan d’échantillonnage à minima de n=5 par lot prélevé, l'exploitant peut réduire la valeur « n » du nombre d'échantillons prélevés par lot jusqu’à n=1. L’exploitant peut également faire le choix d’alléger la fréquence des autocontrôles en maintenant l’application d’un plan d’échantillonnage de n=5 (ou n=10 selon les denrées).
Pour les denrées PAM soumises à un traitement assainissant et qui ne sont pas exposées à un risque de contamination (exemple : produits assainis dans leur conditionnement final étanche), les essais périodiques fondés sur le critère Listeria monocytogenes ne sont pas utiles31. L’exploitant doit toutefois :
justifier du caractère assainissant du traitement (validation de la Valeur Pasteurisatrice),
surveiller le traitement thermique assainissant et l’étanchéité des conditionnements,
vérifier la maîtrise du process par le suivi de critères d’hygiène définis en interne.
4.2.4 Plan d’autocontrôles renforcé sur les produits finis⚓
L'exploitant peut appliquer un échantillonnage renforcé lorsqu'il élabore un nouveau produit ou détermine une durée de vie microbiologique et qu'il souhaite se donner une marge de sécurité par rapport au critère réglementaire. L'échantillonnage renforcé est également mis en œuvre dans un objectif de surveillance particulière ou d'investigation, par exemple après l'apparition de résultats insatisfaisants sur une matière première, sur un lot de produits finis ou dans l'environnement.
4.2.5 Anticipation des changements de niveaux d'exigence⚓
En complément de ces différents échantillonnages, le plan d'autocontrôles définit les modalités de basculement d'un niveau à l'autre. Le passage vers un échantillonnage renforcé doit être prévu dans le PMS ; la situation inverse doit également être réfléchie, par exemple pour sortir d'un contexte d'alerte sanitaire.
Dans le cas des établissements éligibles aux mesures de flexibilité, les plans d’échantillonnage sont également définis en fonction des objectifs visés par le plan d’autocontrôles : ce plan doit être renforcé en cas de dérive des résultats du plan appliqué en routine.
4.2.6 Critères microbiologiques concernant le danger Listeria monocytogenes⚓
Le Reg CE 2073/2005 définit l’application de critères de sécurité Listeria monocytogenes pour les denrées PAM. Ces critères diffèrent en fonction de la capacité de ces denrées à permettre ou pas le développement de ce micro-organisme : ils sont détaillés en annexe 5.
Il est à noter qu’une denrée PAM est susceptible de changer de classement au regard du danger Listeria monocytogenes au cours de sa vie, notamment lors d’un passage de l’état congelé à l’état réfrigéré. Pour exemple, une denrée PAM peut être mise sur le marché par un établissement A sous forme congelée : elle relève, à cette étape, de la catégorie « ne permettant pas la croissance de Listeria monocytogenes ». Cette denrée PAM peut être livrée à un établissement B qui va procéder à sa décongélation et à son conditionnement en vue de sa mise sur le marché sous forme réfrigérée: à cette étape, la denrée est susceptible de relever de la catégorie « permettant la croissance de Listeria monocytogenes ». Il est donc essentiel dans un tel cas que des cahiers des charges précis soient définis entre les deux exploitants afin d’anticiper l’utilisation qui sera faite de la denrée et d’appliquer le critère Listeria monocytogenes adapté à l’étape la plus sensible.
Par ailleurs, pour les denrées non PAM crues ou traitées thermiquement auxquelles ne s’appliquent pas de critère de sécurité réglementaire Listeria monocytogenes, l’analyse de dangers réalisée par l’exploitant peut le conduire à retenir ce danger et définir un critère Listeria monocytogenes interne à son établissement qui pourrait être assimilé à un critère d’hygiène : ce critère vient en appui à la démarche de validation de l’efficacité du procédé de transformation et la vérification de la maîtrise des risques de contaminations croisées (se reporter aux annexes 1 et 2). A titre d’exemple, la détection de la présence de Listeria monocytogenes dans un produit assaini par traitement thermique et remanipulé après ce traitement traduit une perte de maîtrise de la part de l’exploitant et nécessite d’engager des mesures correctives adaptées, et ce, même en l’absence de critère de sécurité réglementaire. De plus, ces denrées non PAM sont soumises à un critère d’alerte en application du guide de gestion des alertes sanitaires (critère d’alerte désigné en tant que « critère de sécurité non réglementaire » et fixé à 10 000 ufc/g pour les catégories de denrées non soumises à un critère de sécurité réglementaire).
Conseil :
30 Reg CE 2073/2005, article 5, point 3
31 Reg CE 2073/2005 – Annexe 1 – Chapitre 1 – note (4) du bas de tableau
4.3 Validation et vérification des durées de vie microbiologique⚓
La détermination, la validation et la vérification de la durée de vie microbiologique constituent des étapes cruciales de la sécurité sanitaire, particulièrement pour les denrées PAM qui permettent la croissance de Listeria monocytogenes.
Ces procédures de validation et de vérification devraient notamment prendre en compte les pratiques des consommateurs potentiellement à risque identifiées par l’Anses au cours de l’étude INCA332, à savoir des temps plus longs de conservation avant consommation des denrées périssables, des dépassements plus fréquents des dates limites de consommation et des températures inadaptées relevées dans les réfrigérateurs.
Les modalités de validation et de vérification des durées de vie microbiologique des aliments sont précisées dans l’IT DGAL/SDSSA/2019-861 du 24/12/2019, le guide du LRUE33 ainsi que dans les guides professionnels validés. Cette démarche conduit ensuite l'exploitant à fixer la DLC du produit en fonction de la marge de sécurité qu'il se fixe34.
4.4 Interprétation conjointe des résultats d'autocontrôles portant sur l’environnement et les denrées⚓
Les résultats des plans d’autocontrôles portant sur l’environnement et les denrées doivent faire l’objet d’une exploitation documentée et conduire à la mise en place de mesures correctives en cas de résultats insatisfaisants35. L'analyse de tendances est importante pour réviser et adapter les plans de contrôle36.
Cette exploitation nécessite une collecte et un enregistrement méthodiques des données pour une valorisation optimale. Il est recommandé d’utiliser des outils informatiques adaptés à la taille de l’établissement (simple tableau de synthèse, tableur, base de données, graphiques, etc.). L’analyse des données peut se faire sous forme de cartes de contrôle ou de tout autre système équivalent permettant de visualiser les dérives éventuelles37.
Une interaction claire doit exister entre les plans d'autocontrôles portant sur l'environnement et les denrées. Par exemple, la détection ou l'augmentation de la prévalence de Listeria monocytogenes dans l'environnement doit conduire à renforcer les autocontrôles des denrées et réciproquement.
En application de l’article L. 201-7 du Code rural et de la pêche maritime, l’exploitant informe la DDecPP ou la DAAF des résultats insatisfaisants obtenus sur un produit ou sur l’environnement de production dans les cas et selon les modalités définis par instruction technique38.
Conseil :
32 Avis de l’Anses - Rapport d’expertise collective - Juin 2017 - Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 (INCA 3)
33 Document d’orientation technique EURL Listeria monocytogenes relatif aux tests de croissance et tests de vieillissement pour l'évaluation de la durée de conservation des aliments prêts à consommer liée à Listeria monocytogenes - Version 4 du 1er juillet 2021
34 NF V01-003 : Hygiène des aliments – Lignes directrices pour la réalisation de tests de vieillissement microbiologique
- Aliments périssables et très périssables réfrigérés 35 Reg CE 2073/2005, article 7, point 1
36 Reg CE 2073/2005, article 9
37 NS n°2008-8009 (modifiée par la NS n°2010-8245) relative aux modalités de mise en œuvre des analyses microbiologiques de denrées alimentaires et d'exploitation des résultats - paragraphe 3.3
38 IT n°2023-14 du 5 janvier 2023 relative aux modalités de notification à l’autorité administrative par les exploitants d’informations sanitaires concernant des denrées alimentaires, des aliments pour animaux ou l’environnement de production de ces produits au titre de l’article L.201-7 du Code rural et de la pêche maritime